Hanntac

My first, my last, my everything !

Pénurie de papier toilette, ou le drame quotidien d'un couple imaginaire.

Hanntac, le

Je vais aujourd’hui vous parler d’un drame. Une aberration de la nature que chacun d’entre nous a connu ou va connaître, une ignominie perverse qui peut toucher n’importe quelle personne à travers le monde.
Chez moi sévit une cruelle pénurie de papier toilette.
Pourquoi ne pas en racheter ? Haha, mon bon ami, ne vous y fiez pas, j’essaie. Mais mes horaires ne me permettent pas actuellement d’aller faire la moindre petite course, et c’est avec la résignation d’un sapin à la veille de Noël que j’ai dû me mettre à rationaliser mes passages aux toilettes.

C’est aux toilettes de la bibliothèque de ma fac justement, où j’étais en train de voler des rations me rafraîchir (instant princesse dépourvue de système digestif), toilettes d’ailleurs mixtes — comme dans Ally McBeal… Dites, tant qu’à faire comme eux, y aurait moyen de sabrer le champagne avec le doyen si on réussit nos examens ? — que j’ai découvert que les filles — qui pissent plus vite que moi, ces salopes (fin de l’instant princesse dépourvue de système digestif) discutent vraiment entre elles lorsqu’elles sont au cabinet, et ce quels que soient les nombreux bruits corporels qu’elles peuvent émettre durant ce court laps de temps (mort par décapitation de la princesse).

Bref, tout ça pour vous dire que pendant la collation suivant mon non-don du sang (j’ai été refoulé, quelle surprise), mes yeux sont malencontreusement tombés sur un beau blond barbu et adorable, du genre brut-de-décoffrage-mais-je-me-mets-une-crème-hydratante-tous-les-matins-parce-que-bon-faut-pas-déconner-non-plus.
Quoi, vous cherchez le rapport ? C’était juste avant que j’aille à la B.U. Ça y est, satisfait(e) ?
Bref, mon regard croise les yeux bleus de ce fantasme sur pattes, et là, c’est le drame — Oui, encore un.
J’entends BARRY WHITE.
Eh merde, deux jours que ça dure. Je crois que ma libido essaye discrètement de me faire comprendre que cela fait déjà un certain temps que je n’ai pas connu une bonne baise bestiale la tendresse dans les bras d’un homme, ce à quoi je refuse de m’abandonner depuis ma formation sur les IST.

Oui, on est plusieurs dans ma tête… Mais tout va bien, c’est encore moi qui commande. Pour le moment.

Du coup, bim, j’entends ce truc dès que je croise un mec plutôt mignon… enfin plus ou moins, quoi. Parce que ça va pas en s’arrangeant. Si au début, cette alarme assez dérangeante ne se déclenchait que lors d’une rencontre avec une bonasse, elle commence à sonner pour des mecs qui, si je ne les trouve franchement laids, entrent tout de même peu dans mes critères habituels. D’autant plus que si j’ai la malchance d’être en compagnie de plusieurs de ces spécimens qui, audiblement, font réagir mon subconscient, celui-ci continue à m’infliger ce cher Barry, en canon cette fois. Non mais seriously, ce sera quoi après, il va réagir à tous les mecs ? (zOMG, aux filles ?) Et quand bien même j’arriverais à faire cesser ce truc, n’y aurait-il pas possibilité de voir apparaître des séquelles à long terme ? Non mais vous m’imaginez, en plein procès, et soudain se pointe une bombasse black ou latino, ou PIRE, un Normand chaud des fesses, et BIM ! C’est un truc à devenir dingue, à se faire interner !

J’aperçois, tout au fond du néant visible dans votre regard — à moins que ce ne soit dans la bave qui coule délicatement sur votre menton — une question qui vous brûle les lèvres, telle une église brûlerait celles (mais pas les mêmes) de Paris Hilton si elle osait s’y aventurer. Mais pourquoi ne me mets-je en couple, alors que ce serait une manière très simple et sans risque de satisfaire ma libido, certes dotée d’un sens de l’humour certain mais qui commence à me les briser sévère ?

C’est très simple : je suis nuptaphobe, c’est-à-dire que pour rien au monde je ne voudrais plus m’engager dans une telle relation. Comment vous expliquer ?

Bon. Imaginons que je sorte avec un mec quelconque, Choupinou dirons-nous. Ou Choupi, pour plus de commodité. Imaginons. Voyons ensemble quelques points-clé — Oui, on s’occupe comme on peut, faut dire que c’est pas über-folichon le droit administratif. Et même si Barry White est sympa, il finit quand même par lasser.

  • Le matin au réveil, un délicieux échantillon olfactif 100% bio me chatouille les narines, notamment la fabuleuse haleine de Choupi, parfum poney avarié mort et enterré. — Valable même après avoir sexé toute la nuit
  • Réveillé par ces puissants sels, je me retourne et que vois-je ? Choupi, oui, qui en plus de l’haleine, a aussi la tête du poney déterré fraîchement décongelé. Avouez quand même que ça casse un peu le mythe de la bonasse. — Valable surtout après avoir sexé toute la nuit
  • Bon, passons sur les autres désagréments du réveil, il est vrai qu’on ne dormirait pas tout le temps ensemble. Certes. Mais franchement, vous vous voyez supporter le glamour et la délicatesse d’un homme au quotidien ? — « Putaiiiiiiiiiiiin Hann, t’as encore oublié de racheter du PQ ! — Va chier Choupi ! »
  • Et enfin, il n’est bien sûr pas possible de mater Youporn ♥ travailler tranquille…

Mon Petit Poney

Mais bon, même si je tente de résister à ces pulsions, mon horoscope est malgré tout très clair sur ce point :
« Le moment sera propice à de folles passions ou un grand amour, et vous pourriez vous trouver emporté dans les tourbillons d’une liaison tumultueuse. »
Demain, ce sera Hanntac : 0 - Barry : 1.

PS : Tiens, le papier toilette n’a pas de score. Enfin, je suppose qu’il aura 1 aussi.